L’auteur l’annonce lui-même : il s’agit de rendre hommage à deux de ses amis d’enfance, l’ancien boxeur Toni Morello et sa compagne Olga Walkoviack shampouineuse. Boxeurs en fait, ils le sont tous les deux, en rêvant leur vie comme un vaste ring, où tout le monde peut avoir une chance de devenir grand, quel que soit son point de départ. Tout tourne autour de cette passion farouche pour le combat, qu’il ait lieu sur un ring de seconde zone ou dans un salon de coiffure. Mais le destin et surtout les mauvaises cartes distribuées à la base se chargent de casser le nez aux rêves de grandeur. Toni était un boxeur médiocre et Olga une petite coiffeuse mais c’est à leur courage, à leur rêves, à leur rage de vaincre surtout qu’il convient de rendre hommage, avec tendresse humour et générosité.
Le texte se lit comme un matériau brut, à explorer, composé de tableaux qui se découpent en séquences à se répartir. Le dédoublement des personnages – il y a deux Toni et deux Olga qui eux-mêmes jouent les autres personnages évoqués – permet une multiplication de points de vue, un jeu dans le jeu qui met le texte à distance et pose de façon toujours ludique la question de l’essence du théâtre et de son incarnation