Ecriture

Ça commence toujours pareil : quelque chose doit être dit, comme ça. Et s’il y a une certitude, c’est sur le « comme ça ». Le sens se trouve dans la motivation de ce qui doit être dit : une question, une colère, un désir. Très souvent une colère ou une question. Plutôt une perplexité. Elle motivera le reste de l’écriture. Je veux débusquer les évidences. Comprendre pourquoi on nous dit que les choses sont comme cela et pas autrement. Je crois que j’écris pour démonter et remonter le monde, dans une tentative toujours renouvelée de compréhension.

Mais c’est toujours le « comment ça doit être dit » qui impulse. Peut-être est-ce parce que j‘aime que l’on se raconte. J’aime faire que les gens se racontent. Me racontent. Tout le monde. N’importe où. Je suis toujours prête à un petit échange de politesses qui débouche sur une conversation de rien, comme ça, pour le plaisir de se dire que l’on peut encore se parler, sans se connaître, sans avoir peur de l’agression, sans attendre de l’autre plus que cet échange-là entre humains vivants. Et si ce qui m’est raconté m’intéresse moyennement, le « comment cela m’est raconté » me passionne à chaque fois.

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