Distribution : 1 homme OU 3 femmes/1 homme OU ….
Éditions Lansman
Pour ne pas partir à la guerre, Simon s’invente une cousine, Josée. Il usurpe son identité, et le voilà devenu femme parmi les femmes de ses amis partis au front. Mais elles n’auront de cesse de lui trouver un correspondant de guerre… Et de lettre en lettre, Simon/Josée devient une vraie fausse femme de papier, une femme amoureuse, à ne plus savoir où il/elle en est, ni qui il/elle est….
il est bon ton café Josée
ça oui alors il est bon un vrai miracle
des miracles on en a bien besoin
oh là là un café pareil ça me rappelle mon homme
on a dit les hommes on en parle pas
chez nous le café c’est mon homme la cafetière italienne
s’il vous plaît s’il vous plaît non on en parle pas qu’on a dit on sait comment ça finit
bon bon bon bon bon
bon bon bon bon bon
mais celui-là il est bon bon bon ton café Josée
on se demande comment t’es encore célibataire toi
commence pas la fouine
moi si je pouvais je te marierais tout de suite
un café comme ça? c’est la main du bon Dieu dans la culotte
–
Elles rient
–
un café pareil ça alors mais ça tient de famille un café pareil
ça ça c’est vrai ça ton cousin y’a qu’ici qu’on buvait un café bon comme ça
vous vous souvenez du café de Simon
ça oui je m’en souviens il disait toujours mon Martial
pourquoi tu dis « il DISAIT toujours mon Martial » il le dira encore
je disais « disais » parce que POUR L’INSTANT il est pas là pour le dire
alors il dit quoi ton Martial Lucie
il dit il dit rien
moi je préfère te le dire tout de suite sinon c’est sûr je vais me tromper Josée ton cousin on l’appelle Anisette
–
Anisette Anisette et elles rient
–
et pour Mireille : Simonette l’Anisette
ça c’est pas moi c’est pas moi ça c’est Adile Simonette l’Anisette ça c’est Adile
je savais pas moi Simonette L’Anisette
et voilà Josée Nadine la fouine dans toute sa splendeur : elle se mêle de tout et elle sait jamais rien
et la petite chanson tu la connais pas ?
tu la connais pas la petite chanson ?
allez chante Mireille, Mireille chante , allez !
Simonette l’Anisette pète quand il est pompette, Simonette l’Anisette va pêcher la crevette, il s’en est trouvée une, rondelette bien proprette, il lui promet la lune, lui paie une rincette mais quand il s’est penché lui faire une bisette Simonette a pété, la crevette s’est sauvée
tu connais pas tu connais pas?
–
Elles pleurent de rire.
–
allez c’est pas méchant Josée ton cousin du bon café il en a toujours fait
mais le vendredi les hommes vont le prendre à l’heure de l’apéro
la suite on la connaît il est tout seul ça ne gêne personne
pauvre Lucie le Martial ça a jamais été un facile avec lui c’est « femme dans la rue, mari cocu » alors on peut dire qu’il te lâchait pas beaucoup
ça y est ça recommence vous dites il « lâchait »
finis ta tasse la fouine tu nous agaces
Josée pour le café c’est l’eau c’est ça? Tu mets pas d’eau du robinet?
tiens ben ceux pour qui ça marche avec les plantes ils ont la main verte et ceux pour qui ça marche avec le café ils ont la main comment?
(…)
Il est là, le cousin Simon, il est là, testicules et verge repliées dans le coton de la culotte ventre-plat, devenue pour le coup culotte couilles-et-queue-plates….bénie soit cette culotte, outil d’une nécessaire torture, carapace, armure protégeant le secret de la présence inopportune de testicules et verge dans la culotte de la cousine Josée. Oublié, le cousin Simon réduit à sa plus simple expression dort. Il dort. Sous la jupe, sous la laque du brushing, les cils maquillés, le rouge des lèvres, sous le vernis des ongles de la cousine Josée il dort, il attend la fin du grand merdier.
–
bon allez les nénettes c’est fini
on n’est pas tous les jours comme ça
tu sais Josée comme on est nous les femmes toujours à chialotter ça fait du bien ça détend
et pleure tu pisseras moins !
tu es là on te raconte et on pleure voilà
c’est bien de pleurer chez les autres, on quitte ses larmes en partant bienvenue Josée
demain même heure, hein,
hein, demain même heure?
Demain même heure
bienvenue bienvenue bienvenue.
(…)